Je remercie Karine Lebon pour son intelligence et son énergie, qu'elle met tous les jours au service du groupe GDR. La composante ultramarine du groupe est pour nous une richesse considérable, qui fait aussi l'originalité de notre apport. Édouard Philippe a parlé, à propos du logement, de « bombe sociale ». C'est vrai pour l'ensemble du territoire, mais force est de constater que seuls les territoires ultramarins ont des logements neufs indécents. Cela justifie de se concentrer sur eux. Il faut pour cela disposer des prérogatives d'une commission d'enquête, avec notamment la possibilité d'enquêter sur place et sur pièces. J'ai bon espoir, après avoir entendu ...
Vous ne pouvez pas faire ce procès au groupe GDR !
On ne parle pas comme ça chez moi.
Chez nous, pas tellement !
Je conclus brièvement : je partage aussi l'idée du maillage territorial de l'offre de formation en licence professionnelle à partir des villes moyennes, car cela permet aux mômes de chez nous de se former mieux.
Il faut savoir reconnaître cette spécificité de l'enseignement agricole, d'autant qu'il s'agit d'établissements conventionnés et donc contrôlés par la puissance publique. Permettre aux lycées privés d'offrir cette formation diplômante ne me semble pas poser un problème.
Je me réjouis que le mot « bachelor », produit d'une novlangue décalée et absent du vocabulaire reconnu par l'éducation nationale, ait été retiré, le Conseil d'État ayant recommandé de se séparer de cette mauvaise référence. La commission a été sage de supprimer ce terme, d'autant qu'il ne correspond pas à la culture du monde agricole, où jamais personne ne parle de bachelor. En revanche, nous partageons l'objectif politique affiché de monter en qualification, grâce à une licence professionnelle agricole –– je pense qu'il faudra conserver cette appellation et je souscris à l'amendement défendu par le groupe Horizons sur ce sujet. Enfin, je suis ...
Dans l'histoire de la Ve République, on compte peu de recteurs communistes, mais il y en a eu quelques-uns. L'un d'entre eux, Jean Gallot, a beaucoup compté dans l'histoire de notre département – le mien et celui de Gérard Leseul – et dans mon histoire personnelle. Il a assez vite compris que les jeunes de condition modeste, issus d'un milieu ouvrier ou d'un milieu rural, étaient encouragés à poursuivre des études lorsque celles-ci étaient organisées en étapes successives. Le BTS ou encore le DUT, diplôme universitaire de technologie, pouvaient constituer ces marches indispensables à la poursuite d'études supérieures, y compris dans le monde agricole.
J'étais là, je m'en souviens !
C'est déjà ce que dit la première phrase de l'alinéa !
Madame la présidente, M. de Fournas a sous-entendu que l'amendement était mal écrit, alors qu'il vise seulement à supprimer le début de la seconde phrase de l'alinéa 2 – il suffit de savoir lire.
Pour votre information, le candidat Rassemblement national ne s'est pas qualifié au second tour des élections législatives : je lui ai mis treize points dans la vue…
Il s'agit d'un rappel au règlement pour fait personnel. Quand vous en aurez fait autant pour le monde agricole que le groupe communiste et son président André Chassaigne – je vous renvoie aux lois Chassaigne I et II, visant à assurer la revalorisation des pensions de retraite agricoles –, vous pourrez ramener votre fraise !
Mon amendement ne visait qu'un membre de phrase, monsieur le ministre !
Mais il s'agit d'un contrat de plan entre l'État et la région !
Vous renoncez à défendre l'enjeu du renouvellement des générations dans l'agriculture.
Ensuite, vous irez pleurer des larmes de crocodile dans vos circonscriptions !
Réalisez-vous ce que vous avez fait ? C'est surréaliste !
La droite et le RN sont venus au secours du Gouvernement pour refuser que les contrats de plan régionaux de développement des formations et de l'orientation professionnelles, négociés entre l'État et les régions, actent un accroissement des formations.
Nous proposons uniquement de supprimer le début de la seconde phrase. Monsieur le ministre, pouvez-vous citer une région de métropole ou d'outre-mer où le nombre de départs en retraite et le renouvellement des générations justifieraient une diminution des besoins de formation ? Citez-en seulement une à l'appui de votre avis !
Cet amendement, de repli, vise à inscrire dans la loi cet objectif : former plus de mômes, et d'adultes, qui deviendront les agriculteurs de demain.
Cette loi sera-t-elle effective ? Est-elle normative ? Nous donne-t-elle vraiment les moyens d'atteindre les objectifs qu'elle fixe ? Il y a débat, mais nous sommes d'accord sur un objectif politique : il faut stopper l'hémorragie des exploitations. Nous nous accordons également sur l'enjeu générationnel : il faut combler le trou démographique. Si l'on ne forme pas suffisamment de gens pour remplacer les départs en retraite et combler les besoins, notre souveraineté alimentaire ne sera pas assurée. Vous avez refusé des amendements qui fixaient des objectifs chiffrés. Je vous propose de lire attentivement l'alinéa 2 : « Pour l'enseignement agricole, une analyse ...
À l'initiative du groupe GDR !
J'entends vos arguments, mais n'étant pas l'auteur de l'amendement, je le maintiens.
Vous avez adopté un amendement à l'article 1er afin de reconnaître les spécificités des territoires d'outre-mer. Les dix parlementaires ultramarins du groupe GDR – NUPES considèrent que les lois ne prennent pas suffisamment en considération les nombreuses particularités locales, notamment en matière agricole. Cet amendement, déposé par Frédéric Maillot, vise donc à ce que l'article 3 tienne compte des réalités locales.
Ce n'est pas comme si ce texte était en préparation depuis deux ans !
Qui peut être contre ça ? Personne !
Chez moi, l'extraordinaire lycée de Mesnières-en-Bray délivre une formation excellente, très connectée aux enjeux agricoles du pays de Bray. Ce lycée forme également des cuisiniers et des serveurs, qui deviennent des ambassadeurs des produits de qualité de notre terroir, comme la coquille Saint-Jacques ou le neufchâtel. L'objectif de cet amendement est intéressant : il vise à associer les établissements publics locaux aux dynamiques territoriales des PAT, quelle que soit leur échelle de mise en œuvre. Les PAT peuvent être intercommunaux ou bien au-dessus des intercommunalités, à l'échelle des pays ; ils sont rarement à l'échelle départementale, et ...
Ce n'est pas faux !
Nous devrions les aider à lire entre les lignes des traités libéraux que vous négociez – par exemple, le traité avec le Marché commun du Sud (Mercosur) et l'Accord économique et commercial global (Ceta).
Permettez-moi quelques mots pour détendre l'atmosphère. Au regard du nombre de traités de libre-échange que vous négociez dans le dos des agriculteurs, peut-être serions-nous bien inspirés de leur apprendre le portugais, l'anglais et l'espagnol.
Il faudrait que l'État soit plus et mieux présent et qu'il soit perçu comme moins enquiquinant. Cela permettrait de rétablir des relations plus paisibles entre les services de l'État et les acteurs du monde agricole et de la pêche, qui seraient ainsi mieux accompagnés. Cette relation de confiance est nécessaire. Nous sortirions alors du climat de défiance permanente.
Pour en revenir au fond, je pense que le rabougrissement, l'affaiblissement considérable des services de l'État conduit à leur donner un rôle de tutorat et de contrôle, alors qu'ils devraient être perçus comme des services d'accompagnement et d'aide.
Excusez-moi pour mon impolitesse, mais je ne sais pas comment le dire autrement : c'est un débat à la con… Premièrement, il faut reconnaître que, dans la quasi-totalité des cas, les agriculteurs sont d'honnêtes gens, et qu'il leur est insupportable de se sentir traités comme des délinquants ou des trafiquants de drogue. Nous devons en prendre acte et réaffirmer que ces gens travaillent pour nous nourrir – et pour ne pas mourir –, sans aucune intention d'enfreindre les lois. Deuxièmement, la profession d'agriculteur n'est pas la seule dont les membres voient des gens armés empiéter sur leur propriété privée pour contrôler leur activité. C'est ...
…pendant trois jours ou une semaine. En classe de seconde, un stage de deux semaines est désormais préconisé. Monsieur le ministre, si ce chiffre figure parmi ceux dont vous disposez, pouvez-vous nous préciser combien d'enfants effectuent leur stage dans l'agriculture ? Nous avons en effet évoqué les enjeux du renouvellement générationnel. Or, depuis Bourdieu, nous connaissons le rôle du patrimoine culturel, relationnel et social et le mécanisme de la reproduction sociale : les élèves sont souvent contraints d'effectuer leur stage dans l'environnement familial proche. Nous pouvons certainement améliorer la sensibilisation des jeunes générations aux ...
En classe de troisième, les élèves effectuent un stage obligatoire de découverte du monde professionnel…
Je me permets d'insister, car ce débat n'est pas complètement neutre. D'abord, nous ne devons pas alimenter l'idée que les lycées agricoles et les maisons familiales rurales seraient déconnectés des besoins du monde agricole : de façon générale, ils forment bien les jeunes – ceux qui en sortent deviennent de bons professionnels. En outre, la région, le département et le maire de la commune d'implantation désignent des représentants qui siègent au conseil d'administration des établissements d'enseignement agricole, notamment des lycées agricoles. Des personnalités qualifiées, qui reflètent souvent les réalités locales, peuvent également y siéger, ce ...
Le risque – et ce n'est sûrement pas votre objectif –, c'est de faire perdre de leur valeur aux diplômes et d'accentuer les inégalités territoriales entre formations. Le Medef ne doit pas déterminer le contenu des bacs professionnels ; de la même manière, les formations agricoles doivent rester de la responsabilité de l'État, lequel doit prendre en compte les besoins des filières sans agir sous leur contrôle.
Mon expérience locale me rend assez dubitatif : un beau matin, le rectorat a décidé de supprimer plusieurs formations proposées par le lycée des métiers du bois d'Envermeu. J'ai alors essayé de mobiliser la filière du bois locale pour montrer que fermer des formations menant au bac professionnel ou à un CAP (certificat d'aptitude professionnelle) pour des raisons budgétaires était une connerie au regard des besoins. Il est utile d'associer les filières à l'élaboration de la carte des formations en prenant en considération leurs besoins, notamment en se fondant sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). En revanche, il serait ...
Ce n'est pas en tenant de tels propos que vous incarnerez une position alternative !
Si c'était vrai, cela se saurait !
Très bien ? Elle n'a rien dit !
Il y a quoi dedans ?
Le présent amendement vise à inscrire dans la loi des objectifs chiffrés en matière de formation.
Je ferai savoir, sur tous les quais de France, que le Front national a été aux abonnés absents lorsqu'il a été question de la pêche.
La pêche est un secteur à part entière, inhérent à notre souveraineté alimentaire.
Tout de même, monsieur le ministre ! Ce n'est pas comme si la pêche n'était pas un secteur d'activité économique majeur, qui représente des milliers d'emplois et qui est consubstantiel à l'identité de nos littoraux ! Ce n'est pas comme si la pêche n'était pas bousculée par les velléités anglaises post-Brexit qui fragilisent la pêche des Hauts-de-France et de Normandie ! Ce n'est pas comme si la pêche industrielle n'asphyxiait pas la pêche artisanale qui fait vivre nos criées et nos ports ! Ce n'est pas comme s'il n'y avait aucun enjeu de renouvellement des générations – un tiers des employés de la pêche sont concernés par des départs à la retraite ...
On peut bien parler aussi de la pêche, non ?