Intervention de Gérald Darmanin

Séance en hémicycle du lundi 14 novembre 2022 à 21h30
Orientation et programmation du ministère de l'intérieur — Article 2

Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur et des outre-mer :

Beaucoup de choses ont été dites, sur des sujets très divers. Je ne répéterai pas les arguments fort convaincants du rapporteur.

Je commencerai par répondre à MM. Pauget et Ciotti. Monsieur Pauget, il me paraît difficile de définir d'emblée la courbe de l'inflation pour les cinq années à venir. Je vous remercie de soutenir l'idée que la programmation budgétaire, déjà très importante pour le ministère de l'intérieur, gagnerait à augmenter encore. Néanmoins, il n'est pas raisonnable de prévoir une inflation de 4,5 % pour ces cinq ans, ce à quoi revient à peu près votre calcul compte tenu des effectifs du ministère. Je comprends le sens de votre question, mais vos propositions ne sont pas viables d'un point de vue budgétaire.

Je vous ferai une réponse similaire, monsieur Ciotti, au sujet du T2 et des constructions de CRA. Notre capacité à construire le plus rapidement possible des CRA et à recruter des policiers dépend de nombreux facteurs. Je doute que la mise en œuvre de la programmation corresponde exactement à l'argent que vous souhaitez ajouter, comme vous le savez très bien. C'est une affaire de gestion : nous parlons ici de 30 à 100 millions d'euros, dans une loi de programmation qui en consacre plus de 20 milliards au ministère de l'intérieur. Si quelques millions font défaut ou sont en trop, nous serons capables d'y remédier à force de bonne gestion ou au moyen d'un PLFR (projet de loi de finances rectificative).

Si je vous réponds négativement, ce n'est donc pas par principe, mais par volonté d'adaptation aux évolutions budgétaires. On peut construire une loi de programmation sans tout calculer à l'euro près, car en cinq ans, la situation changera forcément.

Je précise, monsieur Ciotti, que, si nous partageons tous – ou quasiment tous – l'objectif de construire des CRA, il faut également qu'il se trouve des élus pour les accueillir. C'est comme les places de prison : on est tous d'accord pour en construire, mais pas chez nous.

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