Intervention de Nathalie Oziol

Séance en hémicycle du jeudi 7 mars 2024 à 9h00
Discussion d'une proposition de loi — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNathalie Oziol :

Nous savons que ces immeubles inhabités – que cette proposition de loi vise à transformer en logements – squattent 4,8 millions de mètres carrés rien qu'en région parisienne – et je ne parle que des bureaux vides. Alors, combien y a-t-il de bureaux vacants en France ? Où se trouvent-ils ? À qui appartiennent-ils ? Aux sociétés financières, qui sont, précisément, celles qui spéculent sur l'immobilier ?

Cela fait longtemps que pour ces sociétés, un logement ou un plateau de bureau sont des investissements servant de placement financier. Étant donné que le prix du foncier n'est pas encadré en macronie, elles pourront toujours compter sur la spéculation pour revendre plus cher.

La situation de crise du logement en France est telle que l'écart entre les plus riches et les plus pauvres n'a jamais été aussi grand. Dans son rapport de 2023 intitulé « Logement : inégalités à tous les étages », Oxfam indique que 25 % des plus modestes consacrent deux fois plus de leurs revenus aux dépenses de logement que les 25 % les plus riches. De même, 10 % des Français les plus riches concentrent 44 % de tout le patrimoine immobilier français.

Par ailleurs, entre 2001 et 2020, les prix de l'immobilier ont augmenté de 125 %, alors que dans le même temps, les revenus, eux, n'ont progressé que de 29 %. Ainsi, en vingt ans, les prix de l'immobilier ont augmenté quatre fois plus que les revenus. Une belle manne financière pour ceux qui détiennent un patrimoine immobilier ; une très mauvaise nouvelle pour tous les autres.

À Montpellier, il faut en moyenne vingt-et-un mois pour se voir attribuer un logement social. En France, 2,4 millions de personnes sont en attente.

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