Intervention de Jean-Philippe Nilor

Séance en hémicycle du jeudi 30 novembre 2023 à 9h00
Gestion des risques naturels majeurs dans les territoires d'outre-mer — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Philippe Nilor, rapporteur de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire :

En dépit de leur diversité, les territoires dits d'outre-mer ont une caractéristique commune : ils sont soumis à des risques naturels tels que des ouragans, des séismes, des tsunamis, des glissements de terrain, une érosion inédite des traits de côte et des dépressions tropicales occasionnant des inondations spectaculaires et meurtrières. Bref, il n'y a guère que les avalanches de neige dont nous soyons, pour l'heure, épargnés !

En raison de leur localisation dans des zones très majoritairement tropicales, les territoires d'outre-mer subissent de manière plus intense qu'ailleurs l'aggravation du dérèglement climatique. Ironie du sort et réalité impitoyable à l'échelle planétaire : les pays, les peuples et les territoires qui contribuent le moins au réchauffement climatique en sont les premières victimes ! En conséquence, les risques qui pèsent sur eux se cumulent. À un cyclone amplifié par le réchauffement climatique peuvent s'ajouter un séisme, un tsunami ou des glissements de terrain. Et, si tous ces événements interviennent à bref intervalle, ils peuvent littéralement ravager un territoire.

La montée et le réchauffement des eaux sont des données contemporaines, qui s'imposent même aux plus sceptiques. On peut évoquer la disparition des barrières coralliennes et le recul du trait de côte, notamment en Martinique et en Guadeloupe – exactement comme dans les Landes. Le régime des pluies évolue et l'alternance de saisons sèches et pluvieuses n'est plus aussi régulière qu'avant.

De surcroît, ces phénomènes se déroulent dans des territoires qui sont fragiles économiquement et socialement. En effet, une très large partie des populations transocéaniques vit très en dessous du seuil de pauvreté et une catastrophe naturelle peut détruire autant les vies humaines que les biens que possède une famille. L'économie des outre-mer repose sur quelques piliers : le tourisme, la pêche et l'agriculture, notamment. Elle peut donc souffrir d'atteintes sévères si l'outil de travail est détruit, si des terres sont inondées, si les infrastructures portuaires, aéroportuaires, hospitalières, scolaires et hôtelières sont touchées.

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