Intervention de Frédéric Petit

Séance en hémicycle du mardi 28 novembre 2023 à 21h30
Conférence sur l'avenir de l'europe — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Petit :

Et ces valeurs redeviennent évidentes dans le fracas de l'agression. Chez les impérialistes, le soldat est un mercenaire, un travailleur de la mine, un prisonnier de droit commun ; dans nos démocraties, le soldat est une citoyenne ou un citoyen d'abord. Dans l'impérialisme, l'histoire est une arme et une assignation à résidence ; dans nos démocraties, l'histoire est une science et un débat. Dans l'impérialisme, la frontière est une zone grise, « une marge », comme ils disent ; dans nos démocraties, c'est une ligne claire qui marque autant la limite de nos droits que l'étendue de nos devoirs et de nos responsabilités. Elle ne définit pas le territoire d'une nation de droit divin ou ethnique ni même linguistique, mais celui d'une nation de citoyens responsables. Dans l'impérialisme, la mobilité est contrainte sous la forme d'un exil intérieur ou extérieur, voire sous celle d'un nettoyage ethnique ; dans nos démocraties, c'est Erasmus, la bicitoyenneté, l'ouverture, la liberté créatrice.

Nos terres d'Europe sont belligènes car ce sont des terres de migrations et de conflits depuis des millénaires. Que voulons-nous ? La paix de l'empire, la paix coloniale, le silence des agneaux ou la paix de la coopération malgré les divergences ? Et comment avons-nous construit l'Europe ? Pas avec des chars, pas à coups de conquêtes, mais avec du panache et de l'audace, patiemment, par vagues successives. Chacun son rythme, chacun son moment, chacun ses raisons.

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