Intervention de Benjamin Saint-Huile

Séance en hémicycle du lundi 23 octobre 2023 à 16h00
Déclaration du gouvernement sur la situation au proche-orient

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBenjamin Saint-Huile :

Nous le savons, puisque nous comptons parmi ceux qui ont été touchés par des attentats terroristes : la réponse doit être à la hauteur des exigences de la situation ; elle doit être proportionnée, conforme au droit international et humanitaire. Nous savons, parce que nous en avons – comme d'autres – fait l'expérience, que ni la rage ni l'aveuglement ne peuvent construire des réponses adaptées. Nous savons aussi que le droit à la sécurité, pour Israël, pour les Israéliennes et pour les Israéliens, sera, quoi que veuillent certains, conditionné à la reconnaissance effective de l'État de Palestine. Nous savons depuis trop longtemps que le chemin de la paix, espéré par toutes celles et tous ceux qui regardent la situation au Proche-Orient de manière responsable, dépend de la capacité à construire une réponse à l'urgence de la situation palestinienne. Nous savons que nous avons une responsabilité collective, qui doit se faire jour par l'intermédiaire des Nations unies. Il ne s'agit pas d'opposer les souffrances ni de tenir une comptabilité macabre qui viendrait faire penser que certaines morts ont plus de poids que d'autres. Les souffrances doivent toutes être entendues, leur expression est légitime. On ne peut accepter le massacre de civils israéliens par le Hamas, mais on ne peut accepter qu'en réponse, des civils soient sacrifiés à Gaza.

Nous devons faire entendre la parole de la France, et nous devons dire les choses avec netteté : vouloir la sécurité pour Israël et pour les Israéliens, c'est aussi pointer du doigt l'importance du tournant politique qu'a constitué l'arrivée au pouvoir de Benyamin Netanyahou. À ce moment, nous n'avons pas été aussi clairs que nous le sommes aujourd'hui ; nous n'avons pas dit assez clairement que la reprise de la politique de colonisation, la négation même de ce qu'est la Palestine par certains colons, ainsi que l'entrée au gouvernement Netanyahou de forces politiques d'extrême droite, conduiraient forcément à une situation inextricable.

Nous devons le dire avec force, dans un monde où les radicalités font plus de bruit que la mesure : nous avons éminemment besoin de modération, tant du côté de l'Autorité palestinienne, qu'il nous faut refonder, que de celui d'Israël. Parce que nous sommes la France, un grand pays démocratique, nous sommes aux côtés d'Israël attaqué en son cœur, mais nous sommes également aux côtés des populations civiles qui sont les premières victimes de ce qui se passe, et aussi, naturellement, aux côtés des Palestiniens qui vivent dans cette prison à ciel ouvert que tant, avant moi, ont décrite.

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